Le « billet » de Lena, voyage à Varengeville

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Le jardin de l’Etang de l’Aunay de Jean-Louis Dantec

L'Etang l'Aunay 2

Après 3 heures de route (sans escale !), l’arrivée au jardin de l’Etang de l’Aunay à Varengeville est un choc. Choc d’harmonie de couleurs, de perspectives, de lumière, amplifiées par le beau soleil printanier de Normandie qui nous accueille.

Jean-Louis Dantec, propriétaire des lieux, nous reçoit pour nous faire personnellement visiter son jardin ouvert seulement sur rendez-vous. Il l’a créé il y a une vingtaine d’années et gère ses 6 ha pratiquement seul.

C’est l’époque des magnolias et dès le départ ce passionné, haut en couleurs, nous fait admirer ses spécimens jaunes très lumineux mais qu’il recommande d’isoler car l’association avec d’autres couleurs est difficile.

Nous sommes sur une sorte de plateau, près d’une belle maison d’architecte, avec une vue plongeante sur une vaste vallée verte bordée de magnolias de tous les tons de rose et de blanc, d’arbustes d’essence rare, de feuillages colorés, fermée par un étang que l’on aperçoit au loin. Un grand bestiaire de buissons taillés borde au départ cette étendue que nous descendons pour pénétrer dans les allées de gazon qui cheminent entre les massifs d’arbustes, (et dont il ne faut pas s’écarter !) Ici des Skimias japonica aux fruits rouges, des camélias aux couleurs de rouge intense ou de rose délicat, des rhododendrons qui commencent à montrer leurs fleurs dont un rouge passion aux énormes inflorescences. Et surtout des variétés presque infinies d’Acer aux écorces d’aspect surprenant, striées, desquamées et de couleur étonnantes, rouges, roses, vertes, , de même pour les bouleaux allant du blanc éclatant au brun changeant, toute une harmonie qui participe à la diversité et à la composition des différents ensembles. Les bruyères arbustives avec leur floraison de petites fleurs blanches forment des fonds de massifs bordés de bulbes. Sur les rives de l’étang un cerisier rampant étale ses longues branches fleuries et des cônes jaune d’or les éclairent d’une note de soleil. Autre élément très réussi de ce merveilleux jardin : la clarté, la lumière, qui pénètrent, dans les massifs malgré la quantité d’arbres et de végétaux, ceci grâce à des tailles qui ménagent des ouvertures vers le ciel comme nous l’explique le propriétaire.

Encore quelques photos, un dernier regard aux buis taillés à la perfection et il est déjà temps de remonter. C’est avec regret que nous quittons cet ensemble si recherché et si harmonieux, un des très beaux jardins qu’il nous a été donné de découvrir.

 

LE VASTERIVAL    Le jardin des 4 saisons de la Princesse Sturdza

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Entre nos deux visites, déjeuner très « nature » au Piment bleu accompagné de cidre normand bien sûr ! Il fallait bien cela pour que nos 28 participants reprennent des forces afin d’aborder les 12ha du légendaire « Vasterival « créé en 1957 par la Princesse Greta Sturdza, personnage fantastique et fascinant venue de Roumanie et de Norvège qui nous quittés il y a 9 ans.

Développé pendant 50 ans, la Princesse y a accumulé une quantité impressionnante d’espèces, 8 à 10.000, trouvées, cherchées, échangées avec des voisins dans le but de faire un jardin beau toute l’année.

Nous sommes accueillis par Didier Willery, Responsable botanique des colletions végétales, formé par la Princesse dont il a été très jeune un des stagiaires puis son assistent permanent. Il gère dans l’esprit donné par sa créatrice avec l’actuelle Princesse Irène Sturdza et l’équipe de jardiniers restée fidèle au jardin dont Dominique Cousin, l’arboriste, grimpeur, élagueur qui lui aussi viendra entre ses travaux nous expliquer ses méthodes de culture, de plantation et de taille. C’est un vrai cours de jardinage que nous recevons en parcourant les sous-bois et nos habitudes en sont bien bousculées ! Ici il y a un grand principe édicté par la Princesse et toujours suivi : laisser faire la nature. Pour planter, inutile de faire de grands trous : on coupe les racines des plantes pour leur  redonner force et on les étale sur un épais lit de mulch qui doit aller au-dessous du collet. Ce « mulch » ,signature de la Princesse, qui consiste à laisser les feuilles mortes au pied des arbres et arbustes afin qu’elles nourrissent le sol. On ne ratisse plus comme dans les années 50 ! Inutile également de traiter la mousse, les produits augmentent l’acidité du sol et favorisent sa réapparition. Tout en progressant nous découvrons le dernier vallon   défriché, toujours avec la même passion, pour en faire ce petit »vallon des merveilles » Nous sommes entourés de magnolias, azalées, bruyères arbustives immenses tranchant avec des perce-neiges (en majorité Galanthus nivalis) mêlés aux hellébores de toutes couleurs qui créent des scènes spectaculaires de sous-bois bordés d’un festival de troncs, d’écorces, de mousse, d’Heuchères caramels, de rhododendrons aux couleurs vives mariés à des cerisiers à fleurs blanches.

Partout règne une harmonie de couleurs avec des massifs jaunes, oranges, rouges…  Parmi les sujets qui étonnent, des bouleaux (Betulus utilis jacquemontii) dont on brosse le tronc, paraît-il, pour obtenir ce blanc éclatant et cette écorce desquamée, des Cornus officinalis aux fruits jaunes puis rouges en automne, des cornus aux branchages rouges, des conifères (Athrotaxis) aux étonnantes aiguilles évoquant de minces tubes, des érables peau de serpent à fond vert strié de blanc. Tous ces arbres, ces quantités d’arbustes sont mis en valeur par la «taille de transparence », autre signature de la Princesse. Esthétique et pratique, elle allège la silhouette des arbres en éliminant les branches mortes à l’intérieur. On voit ce qui se passe derrière, donnant des perspectives et créant des sortes  de tableaux superposés.

Impossible de tout retenir ! Heureusement la fin de la visite nous mène à la boutique où quelques-unes se laissent tenter par l’achat de beaux plants mais surtout par tous les livres, utiles et intéressants, écrits par notre guide Didier Willery « fou de jardins » comme l’indique le titre de son dernier ouvrage, vite épuisé.

Le jardin est ouvert toute l’année, nous sommes donc fortement engagés à y revenir à une autre saison pour y découvrir de nouvelles compositions et de nouvelles espèces. D’ailleurs nous recevons en partant une carte de fidélité, alors pourquoi pas ?

Lena Rollet

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